Tech & Innovation Radar #151
Parce que les idées peuvent venir de partout, une fenêtre ouverte sur les nouvelles technologies et la recherche pour booster votre créativité.
Cette semaine
🐦Même si c'est "cool" de ressusciter les dodos en bidouillant l' #ADN, on peut aussi décider d'investir pour éviter l'extinction des espèces non ?
👩⚖️ #ChatGPT : une nouvelle barrière - inquiétante ? - vient d'être franchie… Un juge a utilisé des arguments générés par l' #IA dans sa décision ; a-t-il bien compris que l'outil ne fait que générer des suites de mots selon des règles statistiques ?
☠️Une #Cyberattaque - par #LockBit ? - sur #ION déstabilise le marché des produits dérivés… Un jour ils arriveront à le faire tomber… 💥
🔦 Des scientifiques parviennent à intriquer deux sources de #Photons, une étape fondamentale vers des applications multi-émetteurs pour le traitement des #CommunicationsQuantiques à plus grande échelle
🔗 L'US Air Force mise sur la #Blockchain pour optimiser ses chaînes d'approvisionnement. La technologie fait son chemin en dehors des applications #DeFi
🛰️ La guerre des étoiles officiellement déclarée… Les US annoncent lancer prochainement des satellites espions… Ils ne prennent même plus la peine de les maquiller en satellites d'observations
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Bonne lecture
Innovations & Tech Ecosystem
A De-extinction Company is Trying to Resurrect the Dodo
Le dodo était un grand oiseau, incapable de voler, et plutôt savoureux, ce qui explique pourquoi il s'est éteint vers 1662. Aujourd'hui, une société américaine de biotechnologie prévoit de faire revivre le dodo.
Il s'agit de la troisième espèce choisie par Colossal Biosciences, d'Austin, au Texas, pour ce qu'elle appelle un processus de "désextinction" technologique. La société travaille également sur l'utilisation de l'ingénierie génomique à grande échelle pour transformer les éléphants modernes en mammouths laineux et ressusciter le tigre de Tasmanie.
La société a récupéré des informations détaillées sur l'ADN de restes de dodos vieux de 500 ans conservés dans un musée au Danemark. Elle prévoit d'essayer de modifier le plus proche parent vivant de l'oiseau, le pigeon de Nicobar, en le transformant peu à peu en dodo, voire en le "ré-ensauvageant" dans son habitat d'origine. Le problème est que, s'il est facile de modifier les gènes de cellules d'oiseaux en laboratoire, il est difficile de transformer des cellules soigneusement modifiées en oiseaux.
Plusieurs centaines d'espèces d'oiseaux sont actuellement considérées comme menacées d'extinction. La modification génétique et la reproduction assistée pourraient contribuer à les sauver, ou du moins à les conserver dans des zoos.
Comme la conservation ne rapporte pas beaucoup d'argent, la question de savoir si Colossal pourra un jour faire des bénéfices est en pleine évolution. Un cadre de Colossal a déclaré au MIT Technology Review que l'entreprise pourrait vendre des billets pour voir ses animaux, et M. Lamm pense que les technologies nécessaires pour créer le mammouth ou le dodo auront d'autres utilisations commerciales.
Toute avancée de l'entreprise dans le domaine de l'édition de gènes, en particulier, pourrait trouver des marchés importants. Parmi les investisseurs de Colossal figurent le milliardaire Thomas Tull, la branche de capital-risque de la CIA et l'éminent spécialiste du capital-risque en biotechnologie Robert Nelsen. M. Nelsen a investi dans l'entreprise parce que la de-extinction "est vraiment cool", a-t-il déclaré dans un courriel. "Les mammouths et les loups-sinistres sont cool."
Intelligence Artificielle
Judge Uses ChatGPT to Issue Ruling in Court Case
Selon Vice, c'est vraisemblablement la première fois qu'un juge utilise ChatGPT pour rendre une décision de justice - un choix surprenant, compte tenu du manque d'aptitude de l'IA à dire la vérité.
Le juge colombien Juan Manuel Padilla Garcia a utilisé le générateur de texte pour trouver des questions sur une affaire récente impliquant un litige entre une compagnie d'assurance maladie et les parents d'un enfant autiste à Cartagena, le tribunal de la première circonscription de Colombie.
"Les arguments de cette décision seront établis en fonction de l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA)", a écrit Garcia dans sa décision, telle que traduite par Vice. "Ce que nous cherchons vraiment, c'est à optimiser le temps consacré à la rédaction des jugements après avoir corroboré les informations fournies par l'IA."
L'IA a trouvé des questions juridiques sur l'affaire, qui demandaient si une compagnie d'assurance maladie devait payer la couverture de l'enfant.
"Un mineur autiste est-il exonéré de payer les frais de ses thérapies ?", a écrit l'outil d'IA. "La jurisprudence de la cour constitutionnelle a-t-elle rendu des décisions favorables dans des cas similaires ?".
Garcia a utilisé les réponses complètes de l'IA dans sa décision, ce qui est assez étonnant si l'on considère que ChatGPT n'est pas capable de différencier la vérité de la fiction, et peut être fortement biaisé dans son raisonnement.
C'est d'autant plus surprenant que la startup DoNotPay a récemment tenté d'utiliser un "avocat IA" automatisé dans une salle d'audience - mais a brusquement annulé ses plans lorsque son PDG Joshua Browder a été menacé de prison par les procureurs s'il allait "jusqu'au bout en amenant un avocat robot dans une salle d'audience physique".
Si les motivations du juge Garcia sont floues, il convient de noter que ses actions pourraient créer un précédent juridique inquiétant.
Cybersecurity & Cyberattack
FBI Seeks Information on ION Hack That Disrupted Derivatives
Le Federal Bureau of Investigation (FBI) cherche à obtenir des informations sur la cyberattaque dont a fait l'objet la société londonienne ION Trading UK et qui a paralysé le marché mondial des produits dérivés, selon des personnes ayant connaissance de l'affaire.
Le FBI a contacté les dirigeants de ION et examine comment l'attaque affecte les clients, ont déclaré ces personnes, qui ont demandé à ne pas être identifiées pour discuter d'une affaire privée. L'agence américaine rejoint les régulateurs britanniques qui ont ouvert leurs propres enquêtes.
L'attaque a touché 42 clients de ION et a contraint plusieurs banques et courtiers européens et américains à traiter manuellement certaines transactions de produits dérivés. Le gang russe de ransomware LockBit serait à l'origine de l'incident, selon une correspondance de ION vue par Bloomberg, dont le contenu a été confirmé par un représentant de la société.
Jeudi, ION a indiqué à ses clients que ses systèmes ne seraient pas pleinement opérationnels avant le 5 février et que la société n'avait toujours pas été en mesure de lancer plusieurs étapes cruciales de récupération, selon la correspondance électronique consultée par Bloomberg.
Les retombées du piratage se sont répercutées sur le secteur du trading de contrats à terme, les transactions reprenant et les entreprises luttant pour déterminer les marges requises pour entrer ou sortir des positions. Le problème est isolé à un petit nombre d'entreprises et ne pose pas de risque systémique pour le secteur financier, a déclaré le département du Trésor américain dans un communiqué en début de semaine.
Quantum Technologies
Quantum Entanglement Breakthrough is World First
Pour la première fois, des physiciens ont réalisé l'intrication mécanique quantique de deux sources lumineuses stables.
"Nous pouvons maintenant contrôler deux sources lumineuses quantiques et les connecter l'une à l'autre", explique l'un des chercheurs à l'origine de cette récente percée, le professeur Peter Lodahl de l'Institut Niels Bohr de l'Université de Copenhague, au Danemark.
"Cela peut sembler peu de chose, mais il s'agit d'une avancée majeure qui s'appuie sur les 20 dernières années de travail. Ce faisant, nous avons trouvé la clé de la mise à l'échelle de la technologie, ce qui est crucial pour les applications matérielles quantiques les plus révolutionnaires."
Jusqu'à présent, les chercheurs n'ont pu contrôler qu'une seule source lumineuse à la fois. Cela s'explique par le fait que les sources lumineuses sont extrêmement sensibles au "bruit" extérieur.
"L'intrication signifie qu'en contrôlant une source lumineuse, vous affectez immédiatement l'autre", explique le postdoc Alexey Tiranov, auteur principal d'un article publié sur ces recherches dans la revue Science. "Il est ainsi possible de créer tout un réseau de sources lumineuses quantiques intriquées, qui interagissent toutes les unes avec les autres, et que l'on peut amener à effectuer des opérations sur des bits quantiques de la même manière que les bits d'un ordinateur ordinaire, mais de manière beaucoup plus puissante."
Selon Lodahl, 100 photons seulement émis par une seule source de lumière quantique contiendraient plus d'informations que ne peut en traiter le plus grand superordinateur du monde.
Blockchain & Crypto currencies
L'US Air Force Investit 30 Millions De Dollars Dans La Blockchain
Ce n'est pas la première fois que l'US Air Force s'intéresse à la blockchain. À vrai dire, cela fait même plusieurs années qu'elle expérimente des moyens de l'exploiter pour améliorer son organisation ou encore la sécurité des données qu'elle partage.
Mercredi 1er février, l'armée de l'air américaine annonce avoir adopté la technologie de la blockchain pour améliorer la transparence et la traçabilité de ses chaînes d'approvisionnement. Cette initiative s'inscrit dans une stratégie plus large de moderniser ses systèmes pour améliorer la sécurité, la rapidité et l'efficacité de ses opérations.
Ainsi, l'US Air Force a choisi d'investir 30 millions de dollars dans la startup SIMBA, une plateforme de type blockchain-as-a-service (BaaS) spécifiquement conçue pour les applications militaires. Celle-ci se concentre notamment sur l'optimisation des opérations de supply chain.
En 2021, la startup SIMBA a levé 25 millions de dollars lors d'un tour de financement de série A mené par Valley Capital Partners. Par ailleurs, on note la présence d'investisseurs liés aux géants Amazon, Apple, Meta, SpaceX et Microsoft.
Ce n'est pas la première collaboration entre SIMBA et l'US Air Force, qui ont déjà signé plusieurs contrats par le passé. La plus ancienne date de 2019 et la plus récente concerne la tokenisation de son budget de supply chain.
Par ailleurs, SIMBA a également travaillé avec d'autres divisions du ministère de la Défense des États-Unis, notamment via un contrat de 9,5 millions de dollars avec l'US Navy en 2020. Il portait principalement sur des technologies de communications sécurisées.
Science & Space
SpaceX to Launch "Hunter" Satellites for Targeting Rival Spacecraft
La Commission fédérale des communications (FCC) des États-Unis vient de déposer des documents détaillant les plans pour le lancement test de deux satellites espions du secteur privé.
Les satellites, construits par la start-up de combat spatial True Anomaly, devraient être lancés à bord d'une fusée SpaceX en octobre de cette année. Une fois sur place, chaque "Jackal" - nom donné aux modèles - s'entraînera à ce que la société appelle la "poursuite orbitale". En termes simples, c'est de la chasse spatiale.
Même si cette mission ne ressemblera pas exactement aux batailles aériennes de "Star Wars", les fabricants de la technologie sont clairs : ces engins sont conçus pour la guerre spatiale.
Ils sont destinés à faciliter les opérations de rencontre et de proximité (RPO), c'est-à-dire la capacité de s'approcher d'autres satellites et, en "déployant une batterie de capteurs sur eux", de glaner des informations sur "les systèmes de surveillance et d'armement de l'ennemi, ou d'aider à intercepter les communications".
Les vaisseaux RPO, comme le souligne Wired, ne sont pas vraiment nouveaux et ont même un certain nombre d'utilisations pratiques en dehors de la guerre, comme le transport d'objets en orbite.
Mais alors que True Anomaly affirme que son RPO est conçu pour s'adapter à une politique mondiale - et orbitale - déjà hostile, certains experts se demandent si l'existence d'un produit comme le Jackal ne pourrait pas elle-même être un facteur d'escalade.
"Ce qui est différent avec True Anomaly, c'est la façon dont il semble présenter son satellite comme un système de poursuite, plutôt qu'un système d'imagerie ou de collecte de renseignements", a déclaré à Wired Kaitlyn Johnson, directrice adjointe du projet de sécurité aérospatiale au Center for Strategic & International Studies. "Cela me préoccupe parce que cela pourrait provoquer une escalade involontaire… Cela pourrait être lu par nos adversaires comme une entreprise dirigée par des militaires qui commençait à poursuivre cette capacité."





